
Quand la belle se dévoile…
On peut écouter autant de R’n’B qu’on veut, parler de l’avènement du R’n’B masculin ces dernières années, ce sont bien les femmes qui excellent dans ce domaine. Et non seulement les femmes excellent, mais de temps à autre, une pépite s’écartent du lot.
Jhené Aiko est de ce genre de chanteuse, auteur-interprète qui plus est, s’il vous plaît. Son nom ne vous parle peu-être pas, mais cela fait déjà quelques années qu’elle est dans le milieu musical aux Etats-Unis.
Un savant mélange
Prenez du Japonais, de l’Espagnol, du Dominicain, de l’Afro-Américain, de l’Amérindien et du Juif Allemand, mettez le tout dans un shaker, secouez bien, et vous obtiendrez Jhené Aiko… Si c’est une fille. Si c’est un garcon, vous aurez plus de chance d’obtenir Karaté Kid qui joue des castagnettes avec deux kippas.
Bref, née à Los Angeles, la demoiselle a une enfance très mystérieuse, puisque bien souvent arrangée par ses diverses maisons de disques afin de promouvoir les différents groupes avec lesquels elle a pu collaboré.
Des débuts très marketing
Vous vous souvenez des B2K ? Mais si, rappelez-vous, ce gang de boutonneux qui demandaient à de sauvages adolescentes de « bumper ». Non ? Ca ne vous parle pas ? Normal, aujourd’hui, tout le monde s’en fout. Pourtant, c’est grâce à ce groupe que Jhené a commencé à toucher le milieu du R’n’B.
En effet, répérée par le créateur de ce boy band, elle participe à un de leur album de remixes, et obtient même un solo en bonus track de l’album « Pandemonium », le morceau « Dog ». Tout s’enchaîne, elle apparaît dans des clips, on la montre, elle prépare son premier album éponyme, tout est prêt, quand au moment de le sortir… Bah rien. Du tout. Les tensions au sein d’Epic font à cette époque que le projet mourra dans l’oeuf. En 2006, elle prend la décision qu’elle préférait se retirer du jeu, et avancer de son côté.
Un retour… Inattendu.
Et tout le monde reprend le cours de son existence. Jhené Aiko tombe dans l’oubli, mange des pizzas, prend 30 kilos, se drogue et se prostitue.
Non, en fait, la demoiselle travaille sa musique, et espère pouvoir un jour sortir son album. Et 5 années passent, elle étend son réseau quand en 2011 elle sort en digital une mixtape qui va tout changer dans le paysage musical. « Sailing Souls », écrit dans sa quasi totalité par Jhené, regroupe une tripotée (expression totalement désuette) d’artistes : Kanye West, Drake ou encore Miguel. Ce projet est enfin le succès qu’elle attendait. S’ensuit « Sail Out », qu’elle sort avec le label Def Jam. En effet, après une rencontre avec No ID, vice-président du label, elle signe enfin dans une structure digne de ce nom et qui lui laisse sa liberté artistique.
« Souled Out »
Tout ça pour en venir où ? Tout simplement au fait que Jhené sortira en Mai son prochain album, projet éclectique et très personnel que je vous invite à écouter et découvrir. Très peu d’information a filtré sur ce LP, mais de ce que j’ai pu en écouter, il va falloir s’attendre à du très lourd, et si vous aimez Drake, vous retrouverez les ambiances de ses morceaux… au féminin.