
Excessif pour certains, poète pour d’autres. Egocentrique, ou bien altruiste. Rappeur, ou interprète de chanson française. Sans doute las de ne pas être reconnu pour ce qu’il est vraiment, Topaz sortira son dernier opus de rappeur en Février prochain. Mais qu’est-il réellement ?
Une histoire d’amitié
Je ne vais pas vous le cacher, je suis un proche de Topaz. Très proche, même. Un de ses beatmakers, son réalisateur, son ingénieur du son, et sans aucun doute son ami. Et pourtant, je serais bien incapable de vous dire qui se cache derrière cette façade d’homme énergique, tout le temps à cent à l’heure, rempli de doutes et de principes.
Originaire de Vannes, avec un parcours atypique, il ne s’est investi dans le rap que tardivement. C’est surtout l’amour de l’écriture et de la mise en scène qui l’ont amené plus tôt à écrire, mais les premiers enregistrements ne sont venus qu’après. Ses débuts sont marqués par des projets avec une association locale, et quelques rappeurs, DJs et beatmakers (dont Kelda et OBS/Ludz, qui œuvreront pour lui encore par la suite). Mais Topaz a besoin d’indépendance, besoin de pouvoir être libre dans ses envies et dans son art.
Il sortira la série des « Paroles d’homme ». (C’est pour cet EP que je l’ai rencontré). Puis il s’est retrouvé seul. Enfin, pas vraiment, mais c’était tout comme. Le problème de Topaz, c’est qu’il a le coeur sur la main et est prêt à aider tout le monde et n’importe qui. Enfin surtout n’importe qui, car l’Histoire a su prouver qu’il a donné à beaucoup de personnes qui n’ont pas su exploiter son potentiel jusqu’au bout… Aaaaah, la jalousie…
Felix B – Le bon, la brute, le truand sorti en 2013
Un dernier projet
Le fait est que face à toutes ces adversités, l’envie de s’éloigner du milieu du rap se faisait ressentir de plus en plus.
Heureusement, avec Tonton 1k, Guetch Cassidy et moi-même, il trouve sa place. Plus ou moins. En tout cas, il faut dire que le résultat est assez parlant : « Le Bon, La Brute, Le Truand » est le projet le plus abouti de notre coin. Beaucoup de travail pour 9 titres. Mais 9 titres qui mettent une claque à ceux qui crachaient sur lui ; mais une claque silencieuse, car aucun d’entre eux ne l’admettra.
En parallèle, il enregistre des morceaux, destinés à un futur album. Il enregistre encore et encore, écrit toujours. Plus fort, plus travaillé, plus loin. Toujours des thèmes très inventifs, des sujets inabordés dans le rap. Et un jour, il m’envoie un message. Un message qui fait chier, presque détaché. Il arrêtera le rap après ce projet. « Balle et Masques ».
Pourquoi ce titre ? En fait, à force d’enregistrement, il s’est rendu compte que ses morceaux abordaient un attrait de sa propre personnalité ou de l’humain en général. Et que ces différentes personnalités se cachaient derrière les différents masques du quotidien.
Son premier single, « Les Yeux Grands Fermés », est le morceau le plus gênant de l’album, mais sans doute un des plus géniaux… Topaz rentre dans un personnage ignoble, le vit, et raconte l’histoire de cet homme qui donne sa déposition. Ce violeur d’enfants, qui ne voit aucun problème à vivre une sexualité avec des mineurs, s’en sortira sans doute de par sa connaissance avec des gens hauts placés. Le morceau est génial, les répercussions le seront peut-être moins, car tout le monde ne comprendra pas son idée. Il s’explique sur son Tumblr.
Je vous l’avoue, je travaille sur ce projet, et en toute objectivité, cet album sera une très belle sortie. Mais en attendant, même en écoutant ce projet, personne ne saura qui est vraiment Topaz ; très certainement un peu de nous tous.
Johnwait.net – Brahma